Bouinaniya


l’Horloge monumentale de la Bouinaniya (reconstitution)

Le complexe de la Bouinaniya s’est fait en deux phases :

1/ Construction de la madrasa entre 1351 & 1355 ap. J.-C.

2/ Construction de la Magana en 1357 ap. J.-C.

1/ La Madrasa

La madrasa est réalisée avec un luxe extraordinaire, bronze ciselé des portails, plâtre peint décoratif en reliefs, charpentes, mosaïques de terre cuite colorée et vernissée, marbre et onyx des dallages. L’effort porté sur la décoration monumentale fut long et onéreux, le Grand Vizir présentant les comptes au Sultan Abou Inan, ce dernier, sans un regard, répliqua :

<< ce qui est beau n’est cher, tant grande en soit la somme, ni trop se peut payer chose qui plaît à l ‘homme >> .

Description :

1 – Bassin d’ablutions.

2 – Salle de cours et de prière avec le mihrab.

3 – Minaret.

4 – Latrines rituelles internes (Bayt al-Ma, Maṭāhīr, à Fez : Mahar).

5 – Logements des étudiants (cellules ).

6 – Salles de cours spécialisées.

7 – Boutiques habous liées au complexe Bouinaniya.

Ses fonctions :

L’enseignement: deux grandes salles réservées.

Les logements des étudiants, 48 chambrettes sur deux niveaux.

La prière du vendredi, la seule madrasa qui avait ce privilège.

La synchronisations de signaux entre la Qarawiyyīn et la grande mosquée de Fez al-ğadīd.

2/ La magana

La présence de la manğāna indique la volonté de gérer le temps de manière plus précise.

La volonté politique de montrer la grandeur de l’Empire à travers ses monuments.

L’emplacement de la madrasacInāniyya n’a pas été choisi au hasard comme le suggèrent certaines légendes*, mais pour unifier les signaux visuels et sonores entre les différents minarets de la vieille Médina et la nouvelle médina, ou la ville blanche (Fez al-ğadīd), le lieu est l’un des plus hauts de la vieille Médina de Fez et tout près de l’ancien palais Mérinide (l’ancienne caserne almoravide1 et almohade2 ), qui est en haut de la talca al-kbira, avant la construction du palais Dār al-Maghzen de Fez al-ğadīd٫

Les drapeaux ainsi que les sons émis par l’horloge étaient perçus de part et d’autre des deux parties de la ville de Fez.

Le complexe de la madrasa était construit entre 1351 et 1355 (751 A.H. – 756 A.H.) [Les inscriptions de la fondations de Fez, Journal asiatique 1917-1919], suivi par la manğāna, qui est achevée le 6 Mai 1357. [Zahrat al-ās, al-Ğaznā’ī –1366 ap. J.-C.].

Le complexe est l’œuvre du Sultan Mérinide Abū cInān dont elle porte le nom, ou le surnom mutawakkiliyya car le sultan était surnommé al-Mutawakkil (Fez, 1348-1358 ap. J.-C.). Notons que plusieurs légendes circulent à propos de la construction de ce complexe.

L’horloge hydraulique de la BūcInāniyya, dont les restes subsistent dans l’une des deux artères principales de la médina de Fez, est un repère historique des savoirs et des connaissances accumulés au cours des siècles par l’ancienne horlogerie. Ce monument, véritable chef-d’œuvre architectural et technique dont la construction s’est achevée le 6 Mai 1357 ap. J.-C, est le dernier vestige de la période qui précéda le basculement vers les horloges mécaniques, quelques décennies plus tard avec l’horloge de Padoue de Giovanni Dondi 1364 -1385 ap. J.-C .

L’ Inauguration de la manğāna, le 6 Mai 1357 ap. J.-C. par le Sultan Abū cInān le Mérinide en présence des élites maghrébines et andalouses. [Zahrat al-ās, al-Ğaznā’ī ] ainsi que son facteur Abū l-Ḥasan Ali Ibn Aḥmed al-Ṣanhāğī al-Ḥumayrī surnommé Ibn Faḥḥām Tilimsānī., qui était le facteur attitré des sultans Mérinides de l’empire de Fez. Ibn Faḥḥām recevait une pension annuelle de mille pièces d’or, payée par chaque gouverneur de province, qui devaient fournir un montant égal.

L’interface visuelle et sonore de l’horloge visible de la rue talca al-kbira, devant la madrasa du même nom.

1 La dynastie Almoravide (Al-Murābitūn) de 1055-1147 ap. J.-C., fondatrice de leur capitale Marrakech en 1071 ap. J.-C.

2 La dynastie Almohade (Al-Muwahidīn) 1130-1269 ap. J.-C., fondatrice de l’un des plus grands empires d’Afrique et d ‘Andalousie.

Sources principales :

Les horloges médiévales du Maroc. ISBN 978-2-95550861-9 Editions Atlog, contact@atlog.fr

D’Archimède aux horloges hydrauliques du Maroc ISBN 978-2-95-550862-6 Editions Atlog, contact@atlog.fr

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